Propos recueillis par Alexandre Arditti
Photos : Frédérique Veysset
Elle fait partie des actrices incontournables du cinéma français, de celles dont le charme imprime si élégamment la pellicule, et dont la voix, reconnaissable entre mille, fait frissonner le spectateur… Du haut de ses quarante films, Virginie Ledoyen aura croisé la route d’acteurs et d’actrices de légende – de Marcelo Mastroiani à Leonardo Di Caprio en passant par Gérard Depardieu, Michel Piccoli, Daniel Auteuil, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart ou Isabelle Adjani – mais aussi de quelques uns des plus grand réalisateurs français, de Claude Chabrol à François Ozon, en passant par Olivier Assayas, Benoit Jacquot, Jean-Paul Rappeneau ou Robert Guédiguian. En dehors des plateaux, Virginie Ledoyen est une épicurienne dans l’âme, curieuse des autres, une femme de caractère qui aime croquer la vie et voyager à la découverte de nouveaux horizons. Pour sa première visite aux Maldives – destination paradisiaque s’il en est – nous avons eu le plaisir de l’accompagner le temps d’une parenthèse enchantée dans le cadre idyllique de l’hôtel Shangri-La Villingili, situé à l’extrême sud de l’archipel, sur l’atoll d’Addu. Interview sur pilotis, en direct du paradis !
Dans l’imaginaire collectif, les Maldives représentent la quintessence des îles paradisiaques. Est-ce votre première fois ici ?
Virginie Ledoyen : Absolument ! C’est la toute première fois que je viens ici et que je découvre cette destination mythique, et je dois dire que c’est vraiment idyllique. On ressent immédiatement cette sensation étrange d’être comme coupé du monde, au beau milieu de l’océan Indien. Et cette impression dure pendant tout le séjour !
Vol long courrier, hydravion, puis speeboat… parvenir jusqu’ici se mérite !
V.L. En effet, mais même si le voyage est long, la récompense est à l’arrivée !
Pourquoi avoir choisi le Shangri-La Villingili, qui coche toutes les cases du spot paradisiaque ?
V.L. Pour cette première fois aux Maldives, j’ai la chance de pouvoir vivre la destination dans les meilleures conditions. On accède à l’hôtel uniquement par bateau, et ce dernier est niché sur une presqu’île où règne un calme et un silence extraordinaire. On s’y sent presque seul au monde, et c’est une sensation fantastique que j’ai en outre le plaisir de partager avec ma fille.
Comment décririez-vous ce petit paradis ?
V.L. C’est un décor sublime mais pas du tout ostentatoire. Ici, pas « bling bling », ni rien de tape-à-l’œil. C’est un hôtel à taille humaine, on s’y sent protégé, un peu comme dans un cocon.
« Aux Maldives, le rapport au temps devient différent… on peut vraiment déconnecter ! »
Vos coups de cœur durant ce séjour ?
V.L. Ma villa sur pilotis. On se retrouve à dormir en plein milieu du lagon, entourée d’eau, c’est assez dingue ! (rires)
Votre journée idéale ici ?
V.L. La journée commence toujours par un bain de mer. Il suffit de descendre le petit escalier qui se jette directement dans le lagon depuis la villa : c’est magique ! Ensuite, on enfourche son vélo pour dévorer un petit déjeuner d’anthologie. C’est vraiment très agréable de se déplacer dans l’hôtel de cette façon, entre deux baignades, un déjeuner ou un soin au spa. Puis, c’est snorkelling dans le lagon ou sur la barrière de corail, où l’on peut observer une faune et une flore marine très riche grâce à une eau incroyablement claire.
Un séjour au plus près de la nature en somme…
V.L. Oui, les journées s’écoulent de cette façon, on suit son propre rythme, on est un peu au ralenti, c’est la vie dans les îles… Au final, c’est une sensation assez organique car le jour on est très souvent dans l’eau, et la nuit, on peut admirer, simplement en levant les yeux, des milliers d’étoiles et de constellations dans un ciel pur et illuminé.
Au final, quelles impressions vous laisseront les Maldives ?
V.L. Le souvenir d’une expérience géniale car dès que l’on pose le pied ici, le rapport au temps devient différent. On peut vraiment déconnecter et se ressourcer. On se retrouve dans une toute autre énergie que dans notre vie quotidienne, et ça fait un bien fou !
« Dormir en plein milieu d’un lagon, entouré d’eau, c’est assez dingue ! »
Le voyage, comme la comédie, a-t-il toujours fait partie de votre vie ?
V.L. Oui absolument, j’ai toujours beaucoup aimé voyager. Et grâce à mon métier, j’ai parfois même la possibilité de demeurer dans un pays assez longtemps, quelque fois deux ou trois mois. C’est une autre façon d’appréhender le pays, les gens, leur culture et leur rythme. C’est un vrai luxe pour moi lorsque cela est possible, ce qui a par exemple été le cas lors de tournages en Thaïlande, au Maroc ou encore au Liban. J’adore découvrir de nouvelles cultures, faire des rencontres, entendre d’autres langues…
Lors du tournage du film La Plage en 1999 (de Danny Boyle avec Leonardo Di Caprio et Guillaume Canet, Ndlr), aviez-vous eu le temps de visiter le sud de la Thaïlande et ses îles de rêve ? Et quel souvenir gardez-vous de ce pays ?
V.L. Nous avons eu du temps car pour La Plage, nous sommes restés plusieurs mois dans le sud du pays où nous tournions à Koh Phi Phi ainsi qu’à Krabi, mais aussi au nord de Bangkok. Nous sommes par ailleurs restés assez longtemps à Phuket où nous logions, avec une grande partie de l’équipe, qui était thaïe. Le nord de la Thaïlande, lui aussi, est magnifique.
La célèbre plage de Maya Bay, ou vous aviez tourné à l’époque, est aujourd’hui fermée au public jusqu’à nouvel ordre, pour préserver l’écosystème local…
V.L. Oui je suis au courant. Hélas, c’est un phénomène assez préoccupant qui se produit un peu partout sur la planète…
« J’adore découvrir de nouvelles cultures, faire des rencontres, entendre d’autres langues… »
Vous avez des enfants : quels sont les destinations que vous privilégiez pour vos vacances en famille ?
V.L. Eh bien par exemple, j’adore le Maroc ! Sa culture, ses montagnes, sa gastronomie… En outre, on peut y voyager avec ses enfants sans aucun problème. Les marocains sont tellement sympathiques et accueillants. Je m’y rends régulièrement à titre personnel, par plaisir, mais j’ai aussi eu la chance d’y tourner, car c’est un pays où l’on tourne beaucoup de films de nos jours. Une destination comme les Maldives est aussi idéale en famille pour sortir les enfants de leur quotidien, et les déconnecter au sens propre comme au figuré ! (rires)
Accordez-vous de l’importance à la conjoncture géopolitique dans le choix de vos destinations ?
V.L. En principe je ne suis pas très peureuse pour moi… Mais je suis forcément attentive aux destinations et aux évènements lorsque je dois voyager avec mes enfants. Disons que j’essaie d’adapter mes choix de destinations, et pour cela, je jette notamment toujours un oeil sur les recommandations du site du ministère des Affaires Etrangères qui fournit généralement d’excellentes informations, en temps réel, sur les risques ou l’actualité locale de chaque pays ou région du monde. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup pouvoir un jour visiter l’Iran !
La destination qui vous a le plus marquée ?
V.L. Sans hésiter, le Japon ! C’est l’un des rares endroits au monde où l’on se retrouve totalement dépaysé. Un pays magnifique qui sait mêler l’ancien et le nouveau monde d’une manière très impressionnante. Et c’est très beau.
« Le Japon est l’un des rares endroits du monde où l’on se retrouve totalement dépaysé… »
Etes-vous plutôt citadine ou amatrice de grands espaces bucoliques ?
V.L. Tout dépend de mes envies. A l’origine, je suis plutôt d’une nature urbaine. Je suis parisienne, née à Paris. J’aurais sûrement du mal à ne pas vivre en ville, mais ça ne m’empêche pas d’apprécier la campagne, la nature, et d’aimer découvrir de nouveaux paysages. En réalité, j’aime des choses très variées. D’un côté je peux rechercher la douceur de l’Ile Maurice, et de l’autre, craquer pour Istanbul, une ville surprenante, et qui vit beaucoup la nuit.
Votre pêché mignon en voyage ?
V.L. Eh bien, pour être honnête, il y a quelque chose qui m’intéresse tout particulièrement quand je voyage, c’est la gastronomie ! (rires) J’adore découvrir et goûter les spécialités locales. Je considère la gastronomie comme une autre façon d’aborder la culture d’un pays. En Afrique par exemple, mais c’est aussi vrai dans de nombreuses régions du monde, lorsque les gens vous accueillent et vous invitent à partager un repas, leur hospitalité est aussi une façon de vous signifier des choses, de créer un lien avec vous…
Un souvenir gastronomique marquant ?
V.L. Lorsque je tournais au Liban, j’ai par exemple été invitée à dîner chez les parents des acteurs libanais avec qui je tournais. Dans ce pays, cela signifie quelque chose. Le repas était succulent. Il faut dire que la cuisine libanaise est vraiment délicieuse, et tant pis si on ramène quelques kilos dans ses bagages ! (rires). Dans certains pays, même les gens qui ont très peu de moyens savent mettre les petits plats dans les grands pour vous recevoir et vous faire plaisir !
« Je considère la gastronomie comme une autre façon d’aborder la culture d’un pays. »
Plus près de nous, en France, où aimez-vous vous réfugier pour fuir la folie parisienne ?
V.L. En ce qui me concerne, mon refuge se trouve dans les Landes, du côté d’Hossegor. J’y retrouve un environnement que j’adore, avec les grandes plages de l’Atlantique – même si je ne surfe pas. C’est une région magnifique où je me sens bien et où je retourne très souvent. De plus, le sud-ouest est aussi une terre de gastronomie, avec en prime le Pays Basque à deux pas.
Le pays que vous avez toujours rêvé de visiter ?
V.L. Cuba. Mais j’ai l’impression qu’il ne faut plus trop tarder si l’on veut visiter le pays avant que de grands changements s’opèrent, et que le pays ouvre un nouveau chapitre de son histoire.
Comment se présente votre année 2019 ?
V.L. Très bien, je viens de tourner un film sous la direction de la réalisatrice Valérie Donzelli intitulé Notre Dame, qui sortira d’ici quelques mois, et j’enchaîne prochainement sur une nouvelle série de tournages.
Remerciements : Marilyne Morin (Shangri-La Villingili Maldives), Eric Ritter (celebrity consulting), Frédérique Veysset (stylisme)